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Le débat et les points de divergence n’en finissent pas. L’opposition des linguistes, des féministes et de l’Académie française sur l’écriture inclusive alimente régulièrement les journaux et autres médias. Alain Rey minimise le propos en rappelant que cette « réforme » est limitée aux écrits car elle n’est pas oralisable. Soit. Mais ceci n’évince pas le bien-fondé de la discussion et ne réduit pas les nombreux cas qui se présentent à chacun d’entre nous quotidiennement.

Il est possible de préférer éviter de se positionner, en reformulant lorsque cela est possible. Par exemple, au lieu d’écrire « les enseignant·e·s » – on utilise le point médian ou point du milieu, devenu la règle en Suisse romande ou au Québec depuis de nombreuses années – ou encore « les enseignantes et enseignants » (assez lourd dans le style), on choisira « le corps enseignant ». Cependant, les situations ne se prêtent pas toutes à cette possibilité, loin de là ! Le Gouvernement a tranché voici quelques mois en ce qui concerne les textes réglementaires et le Journal officiel : aucune d’écriture inclusive. Aux antipodes, plus de 300 enseignants de tous niveaux ont signé un manifeste, en 2017, dans lequel ils déclarent cesser d’enseigner la règle selon laquelle « le masculin l’emporte sur le féminin ».

Si seulement la féminisation d’une langue suffisait à faire évoluer les droits des femmes et leur place dans la société… cela se saurait ! L’action est plutôt à mener dans le combat contre les comportements et propos sexistes. La langue, elle, s’adaptera à l’usage et suivra l’évolution des rapports hommes/femmes.