Elles font partie de notre quotidien… et, pourtant, leur sens véritable nous échappe parfois. Quant à leur orthographe, elle peut être bien malmenée. Pour ne plus hésiter.
Au temps pour moi. L’usage incite à écrire « Autant pour moi ». Cependant, les immortels préconisent la première graphie, dont l’origine militaire indique que quelque chose est à reprendre depuis son commencement. Elle a ensuite été intégrée dans l’emploi figuré au fil du temps pour exprimer que l’on admet son erreur et que l’on refait depuis le début.
La seconde orthographe n’apparaît qu’au XXe siècle ; laissant présumer d’une dérive orale, qu’il est préférable d’éviter d’écrire ainsi. Mais ce sera toujours Autant en emporte le vent et Ô temps ! Suspends ton vol (Le lac, Alphonse de Lamartine).
Sabler le champagne. La confusion avec l’utilisation de « Sabrer » est très fréquente. Les deux formules ont un sens – et sont donc correctes –, mais pas le même. Sabler provient du XVIIIe siècle, désignant le fait de boire (de l’alcool) d’un trait, probablement tiré de l’image du métal en fusion coulant très rapidement dans les moules de sable fin, utilisés par les fondeurs au XVIIe siècle… tel un liquide au fond de la gorge d’un assoiffé. Sabrer est directement issu de sabre, puisque l’on peut aussi trancher le goulot de la bouteille avec un grand couteau ou un sabre, en perdant par l’occasion une belle quantité de ce précieux breuvage, en risquant tout à la fois de se blesser – ou de blesser un invité – et d’avaler du verre. À déguster avec la bonne orthographe, et toujours modération.