Il est courant d’entendre que le français est la langue la plus riche en matière de vocabulaire, qu’elle serait précise et nuancée (sans oublier de préciser que sa grammaire est complexe et que ses règles – et exceptions – en matière d’orthographe le sont encore davantage !). Le critère serait le nombre de mots qu’elle contient. Sur la base de cette référence, l’anglais, par exemple, supplante le français avec 200 000 mots dans son dictionnaire, contre 135 000 pour le Larousse en ligne. Surprenant, non ? La réalité est qu’un Français utilise au quotidien une terminologie plus variée qu’un Anglais, d’où cet a priori totalement erroné.
La vraie question ne serait-elle pas plutôt : une langue est-elle riche par l’épaisseur de son dictionnaire ou bien par son usage ? L’homme détermine le vocabulaire dont il a besoin dans sa vie de tous les jours, professionnelle et personnelle. Ce périmètre s’agrandit avec lui au fil du temps et de ses nécessités. Les idiomes s’adaptent au développement des pays qui les utilisent, et l’on comprend bien qu’un pays faiblement peuplé et peu ouvert vers l’extérieur et le progrès ne verra pas son vocabulaire évoluer à grands pas.